Vues sur une discipline...
la relativité générale
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Sur son utilité...
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Les
effets relativistes sont un ingrédient nécessaire de la
géophysique et de l'astrophysique
observationnelle moderne. Effectivement, les missions spatiales
d'astronomie, d'astrophysique et de géophysique actuelles et futures
nécessitent une précision accrue
en métrologie/astrométrie, pour laquelle les effets
gravitationnels
relativistes seront de plus en plus incontournables. En
témoignent les
recommandations 2000 de l'Union Astronomique Internationale (UAI) qui
visent,
entre autres, à spécifier et à clarifier la
nomenclature en matière de systèmes
de référence relativistes, de transformations des temps
et coordonnées
spatiales, d'équations post-Newtoniennes du mouvement. Une analyse relativiste native et cohérente des missions
spatiales
(mouvement des satellites et trajectoire des faisceaux lasers
échangés inter-satellites
ou satellites-sol, transfert de temps-fréquences,
systèmes de référence
espace-temps), doit donc être envisagée.
En effet, Einstein a montré que la
matière-énergie de par sa masse et son mouvement forme et
déforme l'espace-temps.
La clef d'une approche cohérente de la
géodésie spatiale dans le cadre de la relativité
générale est l'utilisation de la mérique de
l'espace-temps appropriée. La métrique doit refermer
toutes les informations sur le(s) champ(s) gravitationnel(s)
significatifs et est fournie dans un système de
référence espace-temps approprié au
problème (voir Recommandations IAU2000).
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Systèmes de référence relativistes et transformation de coordonnées espace-temps
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En relativité
générale, l'espace et le temps sont intimement
liés, d'où la terminologie "espace-temps". On utilise
donc des systèmes de références et des
transformations de coordonnées quadri-dimensionnels,
et non plus tri-dimensionnels comme en gravitation classique.
On distingue entre autres :
- le système de référence barycentrique dit Barycentric Coordinate Reference System -BCRS- (et sa métrique correspondante) approprié lorsque
le corps gravitationnel central du problème est le Soleil;
- le système de référence géocentrique dit Geocentric Coordinate Reference System -GCRS- (et sa métrique correspondante) approprié lorsque
le corps gravitationnel central du problème est la Terre;
- un système de référence planétocentrique,
analogue au GCRS.
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Temps propre vs temps de coordonnées
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En Relativité, le temps n'est
pas absolu.
Le temps propre, t , est une
quantité observable,
mesurée par une horloge en un point particulier de l'espace
temps. Par contre, le temps de coordonnée (t=Temps de
Coordonnée Barycentrique -TCB- ou T=Temps de Coordonnée
Géocentrique -TCG-) n'est qu'une coordonnée au sens
mathématique du terme, qui peut uniquement être calculée à partir de t,
grâce à la métrique qui est le lien entre t et
t (ou t et T).
La dilatation du temps gravitationnel relativiste (entre une horloge
au sol, t1, une
horloge en orbite autour de la planète, t2,
et le temps de coordonnée T) n'affecte
pas l'efficacité des horloges à mesurer ou à
maintenir leurs temps propres, respectivement t1 et t2. Mais
aucune horloge physique ne peut maintenir un temps de coordonnée.
Deux horloges situées en des points
différents du champ gravitationnel (altitude différente
au dessus du géoïde) ne battent pas le même temps
propre t1 et t2.
On parle de décalage en
fréquence gravitationnel relativiste (ou effet
d'Einstein). Cet effet s'additionne au Doppler usuel (tel que
calculé en relativité restreinte), lié au
mouvement relatif des horloges. |
Transfert de temps (lien laser) relativiste
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La trajectoire suivie par une
particule test non-massive (photon) dans
un champ gravitationnel donné est fournie par l'équation des
géodésiques de
la relativité générale, calculée pour la
métrique
correspondante au champ gravitationnel considéré.
On parle de lien laser relativiste quand on calcule le temps de
transfert des photons, en termes de temps de coordonnée tR
- tE, entre un émetteur "E" (au sol ou en
mouvement dans le champ gravitationnel, voire la trajectoire d'une
particule test massive ci-dessous) et un récepteur "R" (au sol
ou en mouvement dans le champ gravitationnel) dans le cadre de la
relativité générale. Pour se faire, on
égalise la trajectoire de l'émetteur et la
géodésique du photon au temps d'émission tE,
ainsi que la trajectoire du récepteur et la
géodésique du photon au temps de réception tR.
Cette méthode permet de prendre en compte
tous les effets gravitationnels classiques, ainsi que des effets
relativistes restreints et gravitationnels relativistes correspondant
au niveau de
développement de la métrique.
Citons parmis les effets gravitationnels relativistes :
- la déflexion de la
lumière (le corps gravitationnel central déforme,
de par masse, le "matelas" de
l'espace temps, si bien que le photon suit la courbure de
l'espace-temps et ne voyage plus en ligne droite sur ce "matelas",
causant un retard dit de Shapiro);
- le décalage en
fréquence gravitationnel relativiste. |
Orbitographie et éphémérides relativistes
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La trajectoire suivie par une particule test massive
(satellite) dans
un champ gravitationnel donné est fournie par l'équation
géodésique de
la relativité générale (en l'absence de toute
force
non gravitationnelle, ou une équation
généralisée en présence de
forces non gravitationnnelles), calculée pour la métrique
correspondante au champ gravitationnel.
Cette équation prend en compte de tous les
effets gravitationnels
classiques, ainsi que des effets relativistes restreints et
gravitationnels relativistes correspondant au niveau de
développement de la métrique.
Citons parmis les effets gravitationnels relativistes:
- la précession de
Schwarzschild (le corps gravitationnel central déforme, de par sa masse, le
"matelas" de
l'espace temps, si bien que la particule test suit la courbure de
l'espace-temps et ne voyage plus en ligne droite sur ce "matelas",
causant la précession du périhélie de Mercure par
exemple);
- l'effet de Lense-Thirring,
dit Frame-Dragging (le corps gravitationnel central entraine, de par sa
rotation, le "matelas" de l'espace temps et donc le système de
référence, dans lequel la particule test voyage);
- la précession
géodésique, dite
précession de De Sitter (le corps gravitationnel central, de par
sa
masse, exerce un couple sur le moment angulaire de la particule test). |
Objectifs scientifiques
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Il y en a beaucoup (voir plus haut). Un des axes majeurs de travail consiste à écrire et étudier l'ensemble des problématiques de la géodésie spatiale et de ses thémmatiques associées dans le cadre natif de la relativité générale, pour ne plus avoir comme c'est encore le cas presque toujours actuellement, à considérer qu'il suffit d'appliquer aux théories classiques des corrections relativites. On gagne en cohérence d'approche.
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